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La Gloire d'Yvoire - Ellen Bell

"Hi, my name's Ellen and I'm a third-year student, currently on my year abroad at the University of Strasbourg. I study French and English, but also have a passion for creative writing which is why I chose to take part in the 'Tell Us A Story' project. I wrote my piece when lockdown was starting to ease, and so the prospect of being able to go out and feel more alive again greatly influenced my writing. The setting for my short story is a particular street in Yvoire, a French town that I visited in 2018. I vividly remember the shops and flowers there, and the harbour at the end of the path was beautiful, which provided a perfect backdrop to write a short story about the gradual buildup of hopeful anticipation."

Below is Ellen's story. Don't forget to use the questions in the downloadable PDF files on the righthand side of the page to stimulate discussions.

Un pas sur les pavés, les pieds un peu chancelants, mais ils s’habituent au nouveau terrain. Les pierres s'étendent le long de la rue, un grand fleuve qui mène à de petits magasins, dont les portes en bois patiné racontent leurs histoires. Le soleil bâille et étire ses rayons sur le bout des toits; la chaleur n’imprègne pas encore l’air qui m’entoure, mais la brise fraîche amène les caresses de l’anticipation de la saison chaude.
 
Sous ces ombres de printemps, les commerçants s’affairent aux préparations avant d’ouvrir leur petit monde aux acheteurs bienveillants. Les cartes postales se tiennent droites, prêtes à virevolter pour les spectateurs qui applaudiront et souriront. Pendant ce temps-là, les serveurs disposent les tables et chaises aux endroits où le soleil vient de couler, goutte à goutte, ses rayons. Dans quelques heures, ces patrons vont se saluer d’un signe de tête et seront au garde-à-vous pour commencer leur journée.
 
Je me balance un peu pendant que je traverse cette rue d’Yvoire et respire l’air doux qui me conduit au grand bâtiment au bout du chemin. Les jeunes feuilles de vert juvénile sont accrochées au sommet du mur et tombent en cascade - de la bignone - avec des petites fleurs qui sont prêtes à fleurir. Quand elles auront fleuri, elles sonneront leurs trompettes et tout le monde se délectera de leur parfum. Les plantes grimpantes du mur arrivent au magasin de la rue qui vend des objets en verre : des animaux et des bijoux mais surtout des fleurs en verre aux couleurs vibrantes. Le commerçant les a plantées devant sa fenêtre et la rue est en pleine floraison de petites couronnes.
 
C’est comme si le soleil encourage les plantes à pousser : alors que je passe devant elles, elles se tendent vers moi - leurs pétales comme les mains tendues. Le petit port auquel j’arrive héberge des bateaux de toutes les couleurs - quelques-uns entièrement blancs, sauf deux fines lignes de bleu qui l’encerclent - les autres sont jaunes avec une teinte d’or au moment où l’eau rencontre la coque du bateau. Les autres sont défoncés mais il y a aussi ceux qui sortent tout juste du chantier naval. Tous dansent sur l’eau de ce port qui les abrite avant qu’ils n’aillent en mer.
 
Je me prélasse dans la chaleur qui rayonne tout au long de la rue et savoure l’animation du cadre. Je pense au fait que cela n’est pas toujours si facile de savourer cette expérience simple, complexe et subtile. Je trempe les doigts de pied dans l’eau et une vague de plaisir me saisit. L’eau semble être en verre liquéfié : claire, sans tache et épaisse comme une mélasse raffinée. Maintenant, tous mes pieds sont immergés dans l’eau, jusqu’aux tibias, et je la gicle un peu avec les mains, finissant en aspergeant les gouttelletes de mon nez brûlé.