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Racou - Isabelle Hyde

"My name is Isabelle Hyde, and I am a third-year French with Japanese student. In addition to those languages, I can speak a little bit of German. This story was inspired by a holiday location in France that my parents and I have been to multiple times - the titular La Racou - that holds a special place in my heart. I always found the photos of the area absolutely stunning to look at, and the memories of how I felt at the time still stick out so much, that I wanted to try and replicate it in a piece of writing."

Below is Isabelle's story. Don't forget to use the questions in the downloadable PDF files on the righthand side of the page to stimulate discussions.

Le ciel du soir était teinté de violet et de rose, dont l'éclat n'avait d'égal que celui des cocktails sur la table.

Épuisé, exacerbé par la chaleur du soir - à laquelle ma peau anglaise n'était guère habituée - j'ai pris une douce gorgée de mon large verre, savourant le goût vif de l'ananas sur ma langue, m'adossant à mon siège, m'arrêtant enfin pour profiter de l'atmosphère d'Argelès-sur-Mer.

Les sons distants de reggaeton d'un bar à tapas se mêlent à la sérénade discrète de la pizzeria voisine et sont à peine couverts par un artiste de rue posté au bout de la marina. Les ordres aboyés par un matelot à bord d'une barque effectuant son douzième tour de la marina ne se distinguaient plus des bavardages bruyants et ivres des groupes quittant l'un des multiples autres restaurants.

Ça, c'était Argelès.

Une petite ville de vacances en bord de mer, à deux pas de la Catalogne, et le joyau de la côte sud. À mon humble avis. Un contraste frappant avec la sortie d'hier, pendant ces vacances bien méritées. Le petit hameau de Maleville, le long de l'Aveyron, où vit un ami de la famille.

Comparé à l'animation d'Argelès, Maleville était comme sorti d'un conte de fées. Cet ami vivait dans une maison de pierre rustique, isolée au milieu de nulle part, entourée d'une forêt sans fin de toutes les nuances de vert. Une rivière peu profonde et calme coulait à l'arrière du domaine, les poissons occasionnels nageant dans l'eau rafraîchissante, la douceur de leurs écailles contre mes jambes contrastant avec les rochers maladroitement éparpillés à mes pieds.

D'après les aperçus que j'ai pu avoir, la rivière mène à un gouffre plus profond enfoui dans les bois – notre ami affirme qu'elle le fréquente pour se baigner pendant les jours les plus chauds (une autre Britannique, elle aussi ne s’est pas encore tout à fait acclimaté).

Un spectacle vraiment mystique à voir... si ce n'est la caravane sale à côté de la porte.

* * * * *

Alors que le soleil commençait enfin à baisser, je me suis adossé au sable, les pierres fines glissant au bout de mes doigts. Mon manteau, enfin sorti de mon sac pour la première fois en deux semaines, reposait sur mes épaules, le soleil déclinant jetant une couche de glace sur l'air.

J'ai regardé l'horizon et l’arc irisé du soleil. Un dernier bateau a laissé une traînée de bulles derrière lui alors qu'il se dirigeait sans doute vers le village de bord de mer situé juste au-delà de la frontière.

L'ambiance lointaine de la marina a dérivé dans ma direction, le brouhaha des artistes et des ivrognes parvenant encore à mes oreilles malgré la distance.

Une force complètement opposée au calme qui régnait en face de moi, mais qui constituait pourtant un fond approprié alors que je profitais des dernières lueurs du soleil, le peu de rouge qui est resté étant entièrement absorbé par l'obscurité.